Prenez-en, de la graine!

Avant que vous n’ayez des mauvaises pensées, sachez que ce billet parle de culture.

De culture maraîchère, pour être précis.

Si c'est pas le plus délectable nom de laitue que vous ayez jamais vu, je ne peux rien pour vous.

Je sais qu’il est un peu tard pour parler de semis, mais qu’est-ce que vous voulez, j’ai eu un printemps occupé et surtout, avec le temps qu’il fait et le soleil qui se pointe finalement avec une apparente possibilité qu’il soit un peu plus présent dans les prochains jours, peut-être aurez-vous le temps, comme moi (du moins je l’espère) de finalement planter votre potager, ou en tout cas de compléter l’opération.

Ou sinon, ben, prenez des notes pour l’an prochain. La terre est patiente.

Et il y a des trucs qui se sèment jusqu’en juillet, voire même en semis d’automne, alors ce que je vais vous dire là pourrait vous servir tout de suite ou pour longtemps.

Il s’agit d’endroits où trouver des semences bio, souvent originales, souvent patrimoniales et aussi agréables, sinon plus, à faire pousser et à déguster que les semences habituelles de votre méga centre de jardin local.

Prenez par exemple La société des plantes, située à Kamouraska – ou plus précisément, dans le si joliment nommé Rang de L’Embarras de Kamouraska. Patrice Fortier, le patron de l’endroit, y offre une grande variété de semences de plantes maraîchères, du Tomatillo Indian Strain à la carotte blanche du Doubs en passant par les crosnes du Japon (que j’adore faire pousser), les haricots “petit carré de Caen” et ma préférée de toute, la laitue la plus joliment nommée au monde: la Grosse Blonde Paresseuse, ainsi nommée parce qu’elle ne s’énerve pas pour monter en graine quand les grosses chaleurs arrivent et qu’elle reste gentiment en pomme rondelette et savoureuse. J’en ai l’eau à la bouche rien que d’y penser.

Je vais la semer la semaine prochaine. J’ai déjà en terre de la laitue Bacquieu, qui pousse très bien. La Bacquieu est hâtive, et quand elle sera récoltée, la Grosse Blonde Paresseuse prendra (doucement) le relais.

Je pourrais probablement tout prendre là, mais au moment où j’ai acheté mes graines, lors de la fête des semences de la coopérative La Mauve, à Saint-Vallier de Bellechasse, en mars, il y avait plein de producteurs de semences et j’ai fouiné un peu partout à la recherche de trucs particuliers. (Si vous êtes attentif, vous verrez certainement une de ces fêtes, genre de salons des graines en tous genres, quelque part près de chez vous, quand le temps des semis d’intérieur approche.

Par exemple, au comptoir de la Ferme Coopérative Tourne-Sol, j’ai pris des haricots (secs – enfin, destinés à l’être) Ireland Creek Annie, parce que c’est la variété la plus hâtive que je pouvais trouver et que c’est la première fois que j’essaie ces légumineuses. Et c’est aussi là que j’ai pris un mélange de moutardes piquantes, parce que c’est bon, intense, délicieux pour donner du pep à une salade ou en les faisant tomber au beurre rapidement dans la poêle, seule ou avec d’autres légumes.

J’avais aussi pris des graines de tomates des semences De Notre Jardin, à Huberdeau, mais dans ce cas, tristement, j’ai raté mes semis d’intérieur et je devrai me reprendre avec des plants, cette semaine. Et mes concombres, qui avaient bonne mine, se sont fait écraser par les pluies violentes des derniers jours. Je ferai mieux l’an prochain.

Ceci dit, ce n’est pas le choix qui manque pour vous procurer des semences bio, et voici quelques liens qui pourront certainement vous être utiles, si vous avez le goût de potager, cet été et/ou les prochains:

  • Les jardins du Grand Portage, à Saint-Didace, fondés par Yves Gagnon, qui a écrit également plusieurs livres éclairants sur la culture biologique.
  • Mycoflor, à Stanstead, axé sur les semences historiques et l’ethnobotanique.
  • La Ferme biologique de Bullion, à Saint-André-d’Argenteuil, dans les Laurentides, qui fait aussi dans les paniers bio.
  • Les Jardins de l’écoumène, à Saint-Damien, dans le nord de Lanaudière, spécialisés eux aussi dans les semences de variétés historiques.

D’ailleurs, puisque je parlais des paniers bio de la Ferme de Bullion, peut-être un petit rappel que les saisons d’été de ces livraisons hebdomadaires de légumes, de fruits, de viande, etc., commencent à peu près maintenant. Il est peut-être un peu tard pour vous inscrire, dans certains cas, mais il peut rester des places ici et là – la liste des fermiers de famille d’Équiterre est pas mal longue et je sais qu’il restait quelques places disponibles pour ceux, très variés, de la coopérative où je prends fidèlement mes paniers depuis 2005, La Mauve. Et sinon, il y a toujours l’année prochaine. Tout ça est un éternel recommencement.

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2 Comments

  1. Posted 31/05/2011 at 9:31 am | Permalink

    Ahhh Ce billet me donne envie de jardiner! Je n’ai pas eu le temps non plus.

    Rien ne fait plus de bien à la tête que de mettre les mains à la terre, je trouve, et de voir pousser son oeuvre.

    Aussi, j’encourage toujours mes clients qui ont de très longues peines à purger dans des pénitenciers à se mettre au jardinage. En général, ils adorent.

    Bon été!

    • admin
      Posted 31/05/2011 at 9:49 am | Permalink

      Effectivement. Et quand on est dans les mots et les idées à la journée longue, c’est pas bête de mettre ses bras à l’ouvrage. Ça change les idées et ça met dans un bel état d’esprit, le jardinage. Ce qui, j’imagine, a beaucoup de bon si on tourne en rond entre les murs d’un pénitencier, en effet.

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